Taux d’exposition de 59 % : comment la sécurité MFT obsolète génère des risques

Votre organisation investit probablement des millions dans la cybersécurité. Pare-feu, protection des endpoints, centres d’opérations de sécurité : toutes les défenses classiques sont en place. Les équipes conformité remplissent consciencieusement leurs obligations. Pourtant, selon le tout premier rapport d’enquête sur les risques liés à la sécurité et à la conformité des données : MFT de Kiteworks, 59 % des organisations ont connu un incident de sécurité lié au transfert sécurisé de fichiers au cours de l’année écoulée. Avec un coût moyen de violation de données de 4,44 millions de dollars à l’échelle mondiale (10,22 millions de dollars aux États-Unis) d’après le rapport IBM 2025 sur le coût d’une violation de données, il ne s’agit pas de simples statistiques, mais d’événements susceptibles de mettre fin à l’activité.

La réalité est inconfortable : alors que les organisations renforcent leur périmètre, les attaquants exploitent leurs systèmes de transfert de fichiers avec un succès inquiétant. Les agences gouvernementales ne chiffrent que 8 % de leurs fichiers stockés. Les organisations du secteur santé n’en protègent que 11 %. Les entreprises du mid-market, pourtant bien dotées, affichent le taux de violation le plus élevé (32 %). Il ne s’agit pas d’attaques sophistiquées menées par des États exploitant des failles zero-day, mais de défaillances basiques dans les systèmes qui transportent chaque jour les données les plus sensibles de l’organisation.

Les systèmes de transfert sécurisé de fichiers (MFT) ne sont pas des infrastructures IT périphériques. Ils sont les autoroutes qui transportent la propriété intellectuelle, les données clients, les documents financiers et les informations stratégiques. Lorsqu’ils défaillent, les conséquences se répercutent sur toute l’organisation. Les données de l’enquête révèlent que la majorité des entreprises gèrent ces systèmes critiques avec une visibilité minimale, une architecture fragmentée et des contrôles insuffisants.

Le point aveugle du MFT dont personne ne parle

L’architecture en place dans la plupart des organisations ferait bondir n’importe quel expert en sécurité. Selon l’enquête, 62 % des entreprises utilisent des systèmes fragmentés pour la sécurité des e-mails, le partage sécurisé de fichiers et les formulaires web. Ce n’est pas qu’un problème d’efficacité : chaque système séparé introduit de nouveaux vecteurs d’attaque, des difficultés de gestion des identifiants et des lacunes dans les logs que les attaquants exploitent.

Les organisations de santé illustrent parfaitement ce décalage dangereux. Bien qu’elles atteignent 100 % de chiffrement de bout en bout pour les données en transit — une performance remarquable — elles ne protègent que 11 % des données au repos avec un chiffrement adéquat. Ce fossé entre mesures de sécurité visibles et protection réelle crée un faux sentiment de sécurité, lourd de conséquences. Leur taux d’incidents (44 %), dont un taux de violation de 11 % (le plus élevé tous secteurs confondus), démontre que cocher les cases de conformité ne garantit pas la sécurité.

Le problème des processus manuels aggrave encore ces faiblesses architecturales. Malgré des décennies d’automatisation, 87 % des organisations ont automatisé moins de 90 % de leurs transferts de fichiers via les systèmes MFT. Les workflows critiques dépendent encore d’interventions manuelles, sources d’erreurs humaines à grande échelle. Chaque transfert manuel représente un risque de non-respect des règles, une faille d’audit ou un incident de sécurité en puissance.

Le plus préoccupant reste le manque de surveillance de la sécurité. L’enquête révèle que 63 % des organisations n’ont pas intégré leurs systèmes MFT à une solution SIEM ou à une plateforme SOC. Ces organisations surveillent efficacement leurs réseaux, endpoints et applications, mais laissent les transferts de fichiers — souvent les plus sensibles — dans l’ombre. Les équipes sécurité surveillent tout, sauf les systèmes qui transportent leurs « joyaux de la couronne ».

Ce manque de visibilité crée une véritable cécité corrélative. Lorsqu’un attaquant compromet des identifiants, il teste souvent l’accès via les transferts de fichiers avant de lancer des attaques plus larges. Sans événements MFT dans le data lake de sécurité, ces signaux d’alerte passent inaperçus. Les 27 % d’incidents impliquant des menaces internes deviennent particulièrement dangereux lorsque les activités de transfert de fichiers restent invisibles pour les équipes sécurité.

Résumé des points clés

  1. Le fossé du chiffrement : votre plus grande vulnérabilité

    Les organisations se concentrent sur la protection des données en transit, mais négligent celles au repos : 76 % chiffrent les transferts, mais seulement 42 % protègent les fichiers stockés avec AES-256. Ce différentiel de 34 points permet aux attaquants d’éviter l’autoroute ultra-surveillée pour s’attaquer à l’entrepôt non protégé où s’accumulent des années de fichiers sensibles sans protection.

  2. Votre équipe sécurité ne peut pas protéger ce qu’elle ne voit pas

    Avec 63 % des organisations exploitant des systèmes MFT sans intégration SIEM/SOC, les équipes sécurité surveillent tout sauf les mouvements de leurs données les plus sensibles. Ce manque de visibilité transforme les transferts de fichiers en boîte noire où menaces internes (27 % des incidents) et signaux d’attaque précoces passent totalement inaperçus jusqu’à ce que les dégâts soient faits.

  3. Taille et conformité ne riment pas avec sécurité

    Les entreprises du mid-market (5 000 à 10 000 salariés) subissent le taux de violation le plus élevé (32 %), malgré des ressources et des tests réguliers, tandis que les agences gouvernementales n’atteignent que 8 % de chiffrement au repos malgré des cadres de conformité stricts. Les données prouvent que la sécurité dépend de la qualité de la mise en œuvre, pas de la taille de l’organisation ni des exigences réglementaires.

  4. La fragmentation multiplie les risques de façon exponentielle

    Les 62 % d’organisations qui utilisent des systèmes séparés pour la sécurité des e-mails, le partage de fichiers et les formulaires web ne gaspillent pas seulement des ressources : elles créent des failles exploitables là où les politiques se contredisent et où la surveillance échoue. Les plateformes unifiées enregistrent 50 % d’incidents en moins, car elles éliminent les incohérences ciblées par les attaquants, prouvant que la simplicité architecturale l’emporte sur la complexité fonctionnelle.

  5. L’automatisation : un contrôle de sécurité, pas seulement un gain d’efficacité

    Seules 13 % des organisations atteignent 90 à 100 % d’automatisation MFT, mais ce groupe ne connaît que 29 % d’incidents contre 71 % pour celles en dessous de 50 % d’automatisation. Chaque transfert manuel introduit des risques de non-respect des politiques et d’erreurs humaines qui s’accumulent en violations, faisant de l’automatisation un investissement de sécurité prioritaire, bien plus qu’un simple atout opérationnel.

Trois failles majeures qui déterminent le niveau de sécurité

Les données de l’enquête identifient trois vulnérabilités spécifiques qui distinguent les 59 % d’organisations ayant subi des incidents des 39 % qui restent protégées. Il ne s’agit pas de défis techniques complexes, mais de failles fondamentales que les organisations peuvent combler avec une action ciblée.

Faille 1 : le déséquilibre du chiffrement

Les chiffres du chiffrement révèlent des priorités mal placées. Si 76 % des organisations mettent en place un chiffrement de bout en bout pour les données en transit, seules 42 % utilisent le chiffrement AES-256 pour les données au repos. Ce différentiel de 34 points de pourcentage expose des millions de fichiers vulnérables dans les systèmes de stockage, sauvegardes et répertoires temporaires.

Les agences gouvernementales illustrent l’extrême de ce déséquilibre, avec seulement 8 % de chiffrement au repos — le taux le plus bas tous secteurs confondus. Leur taux d’incidents de 58 %, dont 42 % d’accès non autorisés, découle directement de cette faiblesse fondamentale. Ironie du sort : ces mêmes agences appliquent souvent les exigences politiques les plus strictes.

Pourquoi ce fossé persiste-t-il ? Les organisations considèrent souvent le chiffrement comme une case à cocher pour la conformité, et non comme un contrôle de sécurité. Elles privilégient les mesures visibles comme TLS pour les transferts, tout en oubliant que les attaquants ciblent avant tout les données stockées. Intercepter des transferts actifs exige des attaques sophistiquées de type « man-in-the-middle ». Accéder à des fichiers non chiffrés au repos ne demande qu’un compromis système basique.

La solution ne nécessite pas de refonte architecturale. La plupart des organisations qui chiffrent les transferts peuvent étendre ces fonctions au stockage en quelques semaines. Les plateformes MFT modernes intègrent le chiffrement au repos comme option de configuration, sans projet complexe. Le principal frein reste la sensibilisation et la priorité accordée, non la complexité technique.

Faille 2 : le vide d’intégration

Seules 37 % des organisations ont connecté leurs systèmes MFT à une infrastructure de surveillance de sécurité plus large. Cela signifie que 63 % fonctionnent avec un énorme angle mort dans leur visibilité. Les transferts de fichiers ont lieu, les données sensibles circulent, des violations potentielles se produisent — tout cela reste invisible pour les équipes SOC chargées de protéger l’organisation.

Ce manque d’intégration coûte cher, surtout au vu des schémas d’incidents. L’enquête montre que 27 % des incidents impliquent des accès non autorisés, souvent via des identifiants internes compromis. Les attaques commencent généralement petit, les attaquants testant l’accès via des téléchargements de fichiers avant d’escalader. Sans événements MFT dans les plateformes SIEM, les équipes sécurité ratent ces signaux précoces.

Les plateformes MFT modernes intègrent des connecteurs SIEM en standard. L’intégration se fait en quelques heures, pas en plusieurs mois. Pourtant, les organisations continuent de fonctionner en silos, considérant le MFT comme un simple outil opérationnel, et non comme un composant critique pour la sécurité. Les 63 % sans intégration pilotent leur sécurité à moitié aveugles.

Les conséquences de cette cécité dépassent la détection des attaques. Les audits de conformité deviennent des exercices manuels de collecte de logs. Les équipes de réponse aux incidents manquent d’informations cruciales lors des investigations. Les analystes sécurité ne peuvent établir de base comportementale pour les transferts de fichiers. Chacune de ces failles augmente les risques et les coûts opérationnels.

Faille 3 : le fardeau de la complexité

Les 62 % d’organisations qui maintiennent des systèmes séparés pour la sécurité des e-mails, le partage de fichiers et les formulaires web paient une taxe cachée de complexité. Chaque système supplémentaire n’ajoute pas seulement un coût : il multiplie les risques via des politiques incohérentes, des failles entre systèmes et une surface d’attaque accrue. Les données montrent que les plateformes unifiées enregistrent environ 50 % d’incidents en moins que les architectures fragmentées.

Cette fragmentation résulte souvent d’une croissance organique, non d’une stratégie réfléchie. Les organisations ajoutent des solutions ponctuelles sans considérer l’impact global sur la sécurité. Le système de sécurité des e-mails a ses propres règles. La plateforme de partage de fichiers en a d’autres. Les formulaires web encore d’autres. Les utilisateurs jonglent avec plusieurs interfaces et identifiants. Les équipes IT gèrent des configurations distinctes. Les équipes sécurité surveillent des systèmes déconnectés.

Le coût réel ressort dans les chiffres d’incidents. Les organisations fragmentées peinent à appliquer les politiques de façon cohérente. Un utilisateur bloqué pour l’envoi de données sensibles par e-mail peut réussir à les transférer via le partage de fichiers. Un accès révoqué dans un système peut subsister dans un autre. Ces incohérences créent les failles exploitées par les attaquants.

La consolidation des plateformes prend généralement 12 à 18 mois, mais offre un retour sur investissement via l’amélioration de la sécurité et l’efficacité opérationnelle. Les 38 % d’organisations sur des plateformes unifiées rapportent non seulement moins d’incidents, mais aussi un coût total de possession réduit, une conformité simplifiée et une meilleure expérience utilisateur. L’investissement dans la consolidation se rentabilise par la prévention des violations et la réduction des charges opérationnelles.

Analyse sectorielle : schémas de réussite et d’échec

Les données de l’enquête révèlent des tendances nettes selon les secteurs, battant en brèche plusieurs idées reçues sur la maturité sécurité. La taille ne garantit pas la sécurité. Les cadres de conformité n’assurent pas la protection. Même les organisations les plus avancées présentent des failles fondamentales.

Gouvernement : un cadre sans fondation

Les agences gouvernementales illustrent le plus clairement le décalage entre politique et pratique. Elles opèrent généralement sous les cadres les plus stricts — NIST, FedRAMP et de nombreuses obligations fédérales. Elles appliquent à 67 % les exigences de souveraineté des données, le taux le plus élevé tous secteurs confondus. Pourtant, elles n’atteignent que 8 % de chiffrement des données au repos, le taux le plus faible de tous les secteurs.

Ce fossé entre adoption des cadres et mise en œuvre technique explique leur taux d’incidents de 58 %. Les 42 % d’accès non autorisés reflètent le fait que les attaquants savent où chercher. Ils comprennent que les systèmes gouvernementaux ont souvent des défenses périmétriques solides, mais des contrôles internes faibles. La connexion chiffrée ne sert à rien si les données restent sans protection à destination.

Les causes sont profondes : processus d’achat axés sur les fonctionnalités plutôt que sur les résultats, cycles budgétaires finançant les initiatives visibles au détriment de la sécurité de fond, structures organisationnelles séparant politique et mise en œuvre. Tant que les agences ne combleront pas l’écart entre cadres robustes et contrôles techniques faibles, elles continueront à subir des taux d’incidents élevés.

Santé : conformité sans sécurité

Les organisations de santé ont réalisé un exploit : 100 % d’adoption du chiffrement de bout en bout pour les données en transit. Aucun autre secteur n’atteint une telle universalité. Pourtant, ces mêmes organisations ne protègent que 11 % de leurs données au repos, créant une faille dangereuse qui explique un taux d’incidents de 44 %.

Ce paradoxe provient en partie de la structure de la HIPAA, qui considère le chiffrement comme « adressable » et non obligatoire. Les organisations interprètent cette souplesse comme une autorisation à privilégier les mesures visibles, en négligeant les protections fondamentales. Résultat : les données patients circulent en toute sécurité entre les systèmes, mais restent exposées dans les stockages, là où surviennent la majorité des violations.

La fragmentation du secteur santé amplifie ces vulnérabilités. Systèmes cliniques, plateformes administratives, bases de recherche et intégrations partenaires créent un écosystème complexe où la sécurité cohérente est difficile à garantir. Chaque système peut répondre individuellement aux exigences de conformité, tout en générant collectivement d’énormes failles. Le taux de violation de 11 %, record tous secteurs confondus, démontre le coût réel de cette approche « case à cocher » de la sécurité.

Services financiers : la force de l’équilibre

Le secteur Services financiers offre une véritable leçon de sécurité pragmatique. Avec un taux d’incidents de 25 % — moitié moins que la moyenne de l’enquête — et seulement 8 % de violations, il démontre l’efficacité d’une mise en œuvre équilibrée. Il ne domine aucun contrôle en particulier, mais affiche une adoption solide sur tous les axes critiques.

Le facteur différenciant ? La cohérence plutôt que l’excellence. Les organisations financières présentent une mise en œuvre modérée à forte du chiffrement (en transit et au repos), de la gouvernance des accès, de l’évaluation des fournisseurs et de l’intégration de la surveillance. Elles évitent le piège de la sophistication au détriment des fondamentaux.

Cette approche équilibrée découle probablement de la maturité de la gestion des risques et de l’expérience du secteur face à la pression réglementaire. Plutôt que de traiter chaque cadre de conformité séparément, les institutions financières leaders bâtissent des ensembles de contrôles unifiés couvrant plusieurs exigences à la fois. Résultat : une sécurité efficace dans la pratique, pas seulement dans les rapports d’audit.

Mid-market : la zone de danger

Le constat le plus alarmant de l’enquête concerne les organisations du mid-market (5 001 à 10 000 salariés). Malgré 75 % de tests de plans de réponse aux incidents — parmi les taux les plus élevés — elles subissent un taux de violation de 32 %, le pire de toutes les catégories de taille. Ce paradoxe révèle une zone de transition dangereuse où la taille attire des attaquants sophistiqués, avant que les défenses ne soient matures.

Ces organisations font face à des défis uniques. Leur taille leur fait manipuler des données de valeur et attire des attaquants déterminés. Elles mettent en place des programmes de sécurité formels, mais manquent de ressources comparables aux grandes entreprises. Elles déploient des fonctions avancées tout en comblant encore des failles basiques. Cette combinaison crée des conditions idéales pour les échecs de sécurité.

Le taux élevé de tests, couplé à des résultats médiocres, suggère un focus sur le processus plutôt que sur l’efficacité. Ces organisations testent des plans qui ne couvrent pas leurs vraies vulnérabilités. Elles simulent des réponses à des attaques différentes de celles qu’elles subissent réellement. Une sécurité efficace exige non seulement des tests, mais des tests adaptés aux scénarios critiques et la correction des failles révélées.

Automatisation : état des lieux

L’automatisation ressort comme l’un des facteurs les plus corrélés à de bons résultats sécurité dans l’enquête. Les organisations qui automatisent 90 à 100 % de leurs transferts de fichiers via MFT affichent un taux d’incidents de 29 % — soit moins de la moitié des 71 % pour celles en dessous de 50 % d’automatisation. Pourtant, seules 13 % atteignent ce niveau, la plupart stagnent entre 50 et 70 %.

Le plateau des 50-70 %

Ce plateau d’automatisation reflète davantage la dynamique organisationnelle que les limites techniques. À 50-70 %, les entreprises ont généralement automatisé les cas d’usage les plus simples : transferts planifiés, workflows standards, intégrations courantes. Les 30 à 50 % restants concernent des processus complexes, la gestion des exceptions et des workflows impliquant plusieurs systèmes.

Beaucoup d’organisations considèrent qu’elles ont fait l’essentiel à ce stade. Elles ont automatisé « la plupart » des transferts et estiment que l’investissement supplémentaire n’apportera que peu de bénéfices. Cette vision néglige l’impact sécurité des processus manuels restants. Chacun représente une exception de politique, une faille d’audit ou un risque de sécurité. Les 30 % de transferts manuels concernent souvent les scénarios les plus sensibles ou complexes — là où la sécurité est cruciale.

L’enquête montre des améliorations sécurité nettes à chaque palier d’automatisation. Passer de 50-69 % à 70-89 % d’automatisation réduit les incidents de 9 points. Atteindre 90-100 % apporte 23 points de mieux. Ce ne sont pas des gains marginaux, mais des avancées majeures obtenues par la discipline opérationnelle.

Dépasser le blocage de l’automatisation

Les organisations bloquées sur ce plateau font face à des obstacles culturels plus que techniques. Les utilisateurs métier résistent au changement de processus manuels familiers. Les équipes IT manquent de ressources pour des intégrations complexes. Les équipes sécurité ne voient pas l’automatisation comme un contrôle de sécurité. Ces facteurs humains sont plus difficiles à traiter que les exigences techniques.

Les organisations performantes considèrent l’automatisation comme un impératif de sécurité, pas seulement un levier d’efficacité. Elles commencent par les processus manuels à haut risque — ceux qui manipulent des données sensibles ou sujets à l’erreur. Elles engrangent des succès rapides démontrant les bénéfices sécurité et opérationnels. Elles mesurent la réussite par la réduction des risques, pas seulement par le gain de temps.

Pour dépasser le plateau, il faut changer d’approche : plateformes d’orchestration reliant les systèmes disparates, infrastructure as code pour garantir la cohérence, et transformation culturelle valorisant l’automatisation. Les 13 % d’organisations à 90-100 % d’automatisation n’y sont pas parvenues uniquement grâce à la technologie, mais en instaurant une culture qui privilégie l’automatisation et considère le manuel comme une exception à justifier.

Des menaces modernes exigent des défenses modernes

Les contrôles de sécurité traditionnels ne suffisent plus face aux attaques modernes via fichiers. L’enquête montre que seulement 27 % des organisations ont déployé la technologie de désarmement et reconstruction de contenu (CDR), laissant la majorité vulnérable à des menaces sophistiquées contournant les défenses classiques.

Faille de sécurité du contenu

Les antivirus classiques et les outils de prévention des pertes de données (DLP), déployés par 63 % des organisations, détectent les menaces connues et les expositions évidentes. Ils échouent face aux exploits zero-day cachés dans des formats courants. Les PDF piégés, documents Office malveillants et images compromises passent sous les radars. Ces fichiers n’ont pas de signature virale reconnaissable : ils exploitent des fonctionnalités légitimes à des fins malveillantes.

La technologie CDR comble cette faille en considérant tous les fichiers comme potentiellement dangereux. Plutôt que de détecter les menaces, elle reconstruit les fichiers pour supprimer tout contenu potentiellement malveillant, tout en préservant les informations légitimes. Cette approche s’avère particulièrement utile pour les organisations qui reçoivent des fichiers de sources externes — fournisseurs, clients, partenaires — où la confiance ne peut être présumée.

Le faible taux d’adoption (27 %) s’explique par un manque de sensibilisation et des défis de mise en œuvre. Le CDR oblige à accepter que certaines fonctions de fichiers soient supprimées pour la sécurité. Les utilisateurs habitués à des documents complets doivent comprendre pourquoi certaines possibilités disparaissent. Ces exigences de conduite du changement, plus que la complexité technique, freinent l’adoption de cette protection essentielle.

Évaluation des fournisseurs : l’illusion de la sécurité

L’un des écarts les plus révélateurs de l’enquête concerne l’évaluation de la sécurité des fournisseurs. Si 72 % des organisations affirment évaluer « en profondeur » la sécurité de leurs partenaires, le taux d’incidents (59 %) montre que ces évaluations passent à côté de failles critiques. Le fossé entre les déclarations et les résultats prouve une faille fondamentale dans la gestion des risques tiers.

Les évaluations classiques se concentrent sur les politiques, certifications et questionnaires. Les fournisseurs présentent leur meilleur profil pendant la vente. Ils mettent en avant leurs fonctions, fournissent des références, cochent les cases de conformité. Ce qu’ils ne montrent pas : faiblesses architecturales, lacunes d’intégration ou défaillances opérationnelles qui n’apparaissent qu’en production.

Une vraie évaluation de la sécurité fournisseur exige d’aller plus loin. Comment la plateforme gère-t-elle les clés de chiffrement ? Que devient la donnée lors du traitement ? Comment les intégrations impactent-elles le modèle de sécurité ? Le fournisseur peut-il prouver des résultats sécurité concrets chez ses clients, et pas seulement la conformité fonctionnelle ? Ce sont ces questions qui distinguent la sécurité réelle du simple affichage.

Passer à l’action : combler les failles critiques

Les données de l’enquête permettent de planifier des actions précises à fort impact. Plutôt que de viser la perfection, les organisations peuvent améliorer leur sécurité de façon significative en traitant systématiquement les failles majeures.

Commencer par la plus grande vulnérabilité

Pour la plupart des organisations, la priorité est de mettre en place le chiffrement AES-256 pour les données au repos. Avec 58 % sans chiffrement de stockage adéquat, contre 76 % déjà équipées du chiffrement de bout en bout, c’est la faille la plus dangereuse. Chaque jour sans chiffrement au repos expose des années d’archives. Les plateformes MFT modernes permettent de l’activer par simple configuration, avec un effet immédiat : les données stockées deviennent inutilisables pour les attaquants sans clé.

Puis, instaurez la visibilité en connectant les logs MFT aux plateformes SIEM. Les 63 % sans cette intégration ratent des signaux d’attaque critiques. La première étape ne demande pas de règles de corrélation complexes : il suffit d’intégrer les événements de transfert dans le data lake sécurité pour permettre l’investigation et la détection de schémas. Les plateformes MFT modernes proposent des connecteurs SIEM activables en quelques heures.

Complétez la sécurité de base par un audit des accès. L’enquête montre que 27 % des incidents impliquent des menaces internes, souvent via des identifiants qui auraient dû être désactivés. Identifiez les comptes dormants, les autorisations excessives et les identifiants partagés. Supprimez les accès obsolètes sans délai. Ce nettoyage administratif ne coûte que du temps, mais réduit immédiatement la surface d’attaque.

Il ne s’agit pas de transformations majeures, mais d’hygiène sécurité de base, souvent négligée au profit de fonctions avancées. Pourtant, ces actions réduisent immédiatement et significativement les risques.

Construire une sécurité durable

Au-delà des gains rapides, la sécurité durable repose sur l’automatisation et la gouvernance. Déployez la désactivation automatique des accès pour que les collaborateurs quittant l’entreprise perdent immédiatement l’accès aux transferts de fichiers. Les 52 % d’organisations sans cette fonction maintiennent des vulnérabilités où d’anciens employés conservent un accès indéfini.

Mettez en place des revues trimestrielles des accès si vous faites partie des 42 % qui n’en réalisent pas régulièrement. Les plateformes MFT modernes intègrent des fonctions de gouvernance des accès qui automatisent largement ce processus. L’essentiel est de lancer la dynamique et de rester constant. Chaque revue révèle des droits accumulés qui génèrent des risques inutiles.

Pour les organisations aux systèmes fragmentés, commencez à planifier la consolidation. Si la migration prend 12 à 18 mois, la phase de planification met en lumière des opportunités immédiates : alignement des politiques, suppression des redondances, identification des points d’intégration. Cartographiez honnêtement l’existant et concevez votre cible en fonction des résultats sécurité, pas d’une liste de fonctions.

Les indicateurs de succès vont au-delà des cases de conformité. Suivez le temps moyen de détection des anomalies de transfert. Mesurez la part d’automatisation des transferts. Calculez le délai entre le départ d’un collaborateur et la révocation complète de ses accès. Ces indicateurs opérationnels prouvent l’amélioration réelle de la sécurité.

Stratégies de protection avancée

Les organisations prêtes à aller plus loin doivent se concentrer sur deux axes : le déploiement du CDR et le dépassement du plateau d’automatisation. Déployez le CDR pour les transferts à haut risque — ceux provenant de tiers, contenant du contenu exécutable ou à destination de systèmes critiques. Commencez par des pilotes pour accompagner le changement, puis élargissez selon l’évaluation des risques.

Allez au-delà du plateau des 50-70 % d’automatisation en ciblant les workflows à fort impact sécurité : collecte de données de conformité, agrégation des logs d’audit, déclencheurs de réponse aux incidents. Chaque automatisation réduit l’erreur humaine et garantit l’application cohérente des politiques. Les bénéfices sécurité s’accumulent à mesure que la couverture progresse.

Complétez la protection avancée en créant de vraies règles de corrélation dans votre SIEM. Avec les données MFT intégrées à la surveillance, établissez des bases comportementales et détectez les anomalies. Ciblez les scénarios critiques : téléchargements massifs, accès inhabituels, transferts vers des destinations suspectes. Ces règles transforment la visibilité brute en intelligence exploitable.

Lors de l’évaluation des fournisseurs, ne vous limitez pas à la liste des fonctions, mais interrogez les choix architecturaux. Les plateformes unifiées surpassent systématiquement les solutions assemblées. Les architectures modernes facilitent l’intégration, l’application cohérente des politiques et la surveillance. Posez les questions difficiles : comment la plateforme gère-t-elle les clés de chiffrement ? Que devient la donnée lors du traitement ? Le fournisseur peut-il prouver des résultats sécurité, pas seulement la conformité ? Choisissez sur la base de résultats concrets, pas de promesses fonctionnelles.

Rompre le cercle vicieux : ce qui distingue les gagnants des victimes

Le rapport MFT de Kiteworks délivre un message sans équivoque : les échecs de sécurité des transferts de fichiers sont dus à la négligence, pas à la complexité. Les 39 % d’organisations qui évitent les incidents ne disposent pas de ressources uniques ni de défis plus simples. Elles mettent simplement en place des contrôles complets, tandis que d’autres poursuivent des fonctions avancées en laissant des failles fondamentales ouvertes.

Trois actions distinguent la minorité protégée de la majorité vulnérable. D’abord, chiffrer les données au repos. Les 58 % sans chiffrement de stockage adéquat conservent leur vulnérabilité la plus critique. Ensuite, intégrer la surveillance sécurité. Les 63 % sans connectivité SIEM fonctionnent à moitié aveugles face aux attaques. Enfin, consolider les plateformes. Les 62 % utilisant des systèmes fragmentés multiplient les risques par la complexité architecturale.

Le coût de l’inaction s’aggrave chaque jour. Chaque fichier non chiffré accroît l’exposition. Chaque jour sans surveillance laisse passer des signaux d’attaque. Chaque système supplémentaire complexifie l’environnement, offrant des opportunités aux attaquants. Pendant que les organisations débattent d’initiatives avancées, les failles basiques des transferts de fichiers restent des portes ouvertes.

L’enquête prouve que la transformation sécurité ne demande ni perfection ni ressources illimitées. Elle exige de se concentrer sur les vulnérabilités majeures. Les organisations peuvent réduire significativement les risques en comblant systématiquement les failles. La question n’est pas de savoir si vous pouvez améliorer la sécurité MFT — les données prouvent que c’est possible. La vraie question est : agirez-vous avant de rejoindre les 59 % qui apprennent ces leçons dans la douleur de la gestion d’incidents ?

Agissez dès aujourd’hui. Téléchargez le rapport d’enquête complet pour découvrir les résultats détaillés et les tendances sectorielles. Évaluez votre organisation par rapport aux benchmarks. Identifiez vos failles critiques. Commencez à les combler méthodiquement. La différence entre la majorité vulnérable et la minorité protégée ne tient pas aux capacités, mais à l’action. Dans quel camp serez-vous ?

Foire aux questions

La vulnérabilité la plus importante est le fossé du chiffrement : 76 % des organisations chiffrent les données en transit, mais seulement 42 % protègent les données au repos avec un chiffrement adéquat comme l’AES-256. Des millions de fichiers restent ainsi exposés dans les systèmes de stockage, sauvegardes et répertoires temporaires, là où les attaquants frappent le plus souvent. Les agences gouvernementales affichent le pire taux de mise en œuvre avec seulement 8 % de chiffrement au repos, ce qui explique directement leur taux d’incidents de 58 %.

Les organisations du mid-market affichent un taux de violation de 32 % car elles sont devenues suffisamment grandes pour attirer des attaquants sophistiqués, mais manquent généralement de l’infrastructure sécurité mature des grandes entreprises. Elles évoluent dans une zone de transition dangereuse où les processus manuels ne suivent plus la complexité, sans avoir encore investi dans des contrôles automatisés de niveau entreprise. L’enquête montre que, malgré 75 % de tests de plans de réponse aux incidents, leur mise en œuvre réelle de la sécurité reste en retard par rapport à leur exposition au risque.

Les organisations qui atteignent 90 à 100 % d’automatisation MFT n’enregistrent que 29 % d’incidents, contre 71 % pour celles en dessous de 50 % d’automatisation. L’automatisation garantit l’application cohérente des politiques, élimine les erreurs humaines dans la gestion des fichiers et permet une réaction rapide face aux menaces. Chaque augmentation de 20 % du taux d’automatisation correspond à environ 10 % d’incidents en moins, en supprimant les points de contact manuels où surviennent la plupart des violations.

Les plateformes MFT unifiées enregistrent environ 50 % d’incidents de sécurité en moins que les organisations qui utilisent des systèmes séparés pour la sécurité des e-mails, le partage de fichiers et les formulaires web. Si la consolidation prend généralement 12 à 18 mois, les entreprises constatent un retour sur investissement grâce à la baisse des coûts liés aux violations, à la simplification de la conformité et à des gains d’efficacité opérationnelle. Les 62 % d’organisations qui maintiennent des systèmes fragmentés s’exposent à un risque exponentiel lié aux incohérences de politiques et aux failles de surveillance entre plateformes.

La technologie de désarmement et reconstruction de contenu (CDR) n’est adoptée que par 27 % des organisations, malgré son efficacité contre les exploits zero-day et les fichiers piégés qui contournent les antivirus classiques. Le CDR reconstruit les fichiers pour supprimer tout contenu potentiellement malveillant tout en préservant les données légitimes, ce qui est particulièrement utile pour les organisations qui reçoivent des fichiers externes de fournisseurs, clients ou partenaires. Ce faible taux d’adoption s’explique principalement par un manque de sensibilisation et des défis de conduite du changement, plus que par la complexité technique ou le coût.

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